48 Portraits (Graham Greene)
48 Portraits (Graham Greene)
1971/72 70 cm x 55 cm Catalogue Raisonné: 324-39
Huile sur toile
Graham Greene (1904 – 1991) (proprement Henry Graham Greene) était un écrivain britannique. Il commençait comme journaliste, par. ex. pour The Times et plus tard travaillait comme auteur, dramaturge et scénariste. De plus il écrivait la littérature de voyage, des essais et des livres pour enfants. Ses œuvres les plus connues sont Orient-Express (1932), Rocher de Brighton (1938) et La Puissance et la Gloire (1940). Depuis la seconde guerre mondiale il travaillait aussi comme informateur pour le Renseignement britannique.
Gerhard Richter a peint les 48 Portraits pour le pavillon allemand de la Biennale de Venise en 1972. Il a créé 48 portraits individuels des personnages historiques pour l’espace de l’exposition : des écrivains, des scientifiques, des compositeurs et des philosophes sont figurés tandis que des politiciens et des artistes manquent. Parmi les plus connus des individus il y a Franz Kafka, Thomas Mann, Albert Einstein et Oscar Wilde à côté des personnes moins fameux.
Les 48 Portraits exclusivement reproduisent des hommes blancs de l’origine américaine et de l’Europe centrale, nés entre les années 1824 et 1904. Richter les a sélectionnés de 270 photographies qu’il a trouvées dans des encyclopédies et lexiques et collectionné dans l’Atlas [Planches: 30 – 41].
Les tableaux reposent directement sur les matériaux d’Atlas. Le choix d’un format standardisé (70 x 55 cm) et des modèles se ressemblant formellement souligne l’uniformité des tableaux. La réalisation en camaïeu de gris et les contours effacés des visages que ne témoignent que quelques rides et inégalités veillent à ce que les tableaux paraissent homogènes.
Les 48 Portraits sont souvent interprétés en rapport avec l’histoire et la conception personnelle de Gerhard Richter. Cependant, l’individualité des personnes représentées joue seulement un rôle mineur apparemment puisque l’artiste a uniformisé l’apparition des portraits par le processus pictural. 'Je m’intéresse la langue muette de ces images : des têtes, même qu’elles sont regorgées de la littérature et de la philosophie, deviennent tout à fait non littéraire, la littérature est résiliée, les personnalités deviennent anonymes. C'est de ça dont il s'agit.'1
Le pavillon d’exposition allemand à Venise était aménagé en 1938 et ainsi reflète l’architecture du national-socialisme. Dans le cadre de cette architecture monumentale et sans ornement, le choix du genre de portrait comprenne des associations des représentations des souverains des régimes totalitaires. Toutefois, la multiplicité des portraits et le renoncement des reproductions des politiciens ça contredisent. C’est pourquoi l’architecture et les œuvres se complètent.
Le fait qu’aucune femme n’est inscrite dans la série des portraits occasionné des spéculations. Rétrospectivement, Richter a expliqué les faits comme suit: 'Plutôt, je pourrais voir le problème du père. Et c’est un problème typiquement allemand d’après-guerre, l’absence des pères à bien des égards. Ils étaient disparus ou bien mutilés ou bien ont perdu leur statut et valeur de toute façon. Ceci a produit de l’agitation et de l’incertitude qui certainement ont aidé à peindre les 48 hommes.'2
Les œuvres 48 Portraits ne permettent pas de tirer des conclusions en matière de l’estime personnelle de Richter pour des personnes particulières: ' (…) Je ne voulais suggérer une certaine idéologie ou un certain sujet. Je voulais des tableaux purs, idéologiquement pas interprétables.' Gerhard Richter a annoté.3 Pourtant, l’œuvre doit être considérée en écho à son temps de formation et l’espace pour que s’était produite et c’est pourquoi est inévitablement accompagnée par l’histoire personnelle de l’artiste.
Notes préparées par l'équipe éditoriale.
1 Conversation avec Mathias Schreiber, 1972 dans: Gerhard Richter: Text. Writings, Interviews and Letters, 1961–2007, Thames & Hudson, London, 2009, p. 63.
2 MoMA Interview avec Robert Storr, 2002 dans: Gerhard Richter: Text. Writings, Interviews and Letters, 1961–2007, Thames & Hudson, London, 2009, p. 422.
3 Conversation avec Mathias Schreiber, 1972, p. 63.
Museum Ludwig, Cologne, Germany
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