Contrairement aux photographies aériennes, dont certaines montrent des pans entiers de villes, les Vues de villes nous aparaîssent à une distance plus courte car elles sont basées sur des photographies de maquettes d'architecture. Gerhard Richter omet entièrement ou fait seulement allusion à des détails tels que les fenêtres. L’architecture est réduite à des formes de base permettant de reconnaître clairement les formes géométriques de chaque bâtiment.
Sur les tableaux, les bâtiments sont principalement représentés dans des tons clairs et avec des ombres saillantes qui donnent une impression de luminosité naturelle. La peinture est appliquée en abondance. Seules certaines parties, représentant souvent des arbres ou des arbustes, montrent des coups de pinceaux distincts et des nuances de gris supplémentaires.
L'impression irréelle et partiellement hermétique que l'on a de cette image peut être attribuée à la fois à l'élimination de détails et à l'utilisation d'un modèle architectural comme image-source.
Les formes architecturales simplifiées illustrent combien, bien que utilisant son processus d'abstraction pour cette série, le sujet reste ici toujours identifiable pour Gerhard Richter.
Les représentations de l'architecture minimaliste de l'après-guerre reflètent un enjeu sociopolitique d'importance pour les années 1950 et 1960. Dans le cadre de la reconstruction de l'Allemagne après la ruine causée par des années de guerre, les nouveaux bâtiments tels que ceux représentés ont remplacé les maisons qui avaient disparues. Ainsi ces tableaux illustrent un nouveau départ, nourri d'espoir, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et peuvent être compris comme un contrepoint aux Vues de villes étant des réminiscences des villes bombardées.
Notes préparées par l'équipe éditoriale.
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